Transat AG2R La Mondiale : Interview

Issus du centre de formation, Nicolas Thomas et Arthur Prat font partie aujourd’hui des grands espoirs guadeloupéens. Soutenus par Air Caraïbes, dont ils porteront les couleurs lors de la Transat AG2R-La Mondiale qui s’élancera de Concarneau le 3 avril 2016 prochain pour relier Saint-Barthélemy. Les deux skippers ont participé cette année à l’ensemble des épreuves du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire mais également  à l’édition 2014 de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.

Découvrez le bateau « Les Saintes »

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Interview croisée de nos deux challengers :

Bonjour à tous les deux ! Pouvez-vous présenter ?

Arthur Prat : Bonjour, j’ai 27 ans, je suis skipper issue de la formation Guadeloupe Grand Large promotion Damien Seguin 2013-2014.

Nicolas Thomas : Bonjour, j’ai 26 ans et suis originaire de Terre de Haut aux Saintes. Je suis un passionné de la mer.

Quels sont vos parcours ?

AP: J’ai grandi à côté de Paris, jusqu’à mes 20 ans. Je me suis ensuite installé en Guadeloupe grâce à mon oncle qui m’a proposé à l’époque de travailler avec lui, il est gréeur à la marina de Bas du Fort (entretien, interventions sur les mâts et câbles des voiliers). En 2012, j’ai intégré la 1ère promotion de Guadeloupe Grand Large. En 2014, j’ai fait partie des 4 stagiaires sélectionnés pour participer à la Transat AG2R La Mondiale, puis j’ai été sélectionné pour suppléer Nicolas sur la Route du Rhum 2014. En 2015, la Région Guadeloupe et la SEM Patrimoniale m’ont renouvelé leur confiance pour le projet Guadeloupe Grand Large. Une seconde promotion a été lancé (la promotion Roland Jourdain) pendant que Nicolas et moi participions aux courses du championnat de France de course au large en solitaire (ou circuit Figaro).

NT : Après le lycée où j’ai obtenu un BAC Génie électronique, je me suis dirigé rapidement vers ma passion : la mer. Habitué à être dans l’eau depuis tout petit, j’ai eu envie dans un premier temps de faire découvrir la mer aux autres en devenant moniteur de voile. Après avoir passé mon Certificat de Qualification Professionnel d’Assistant Moniteur Voile (CQP AMV) au CREPS Antilles Guyane, je pensais ensuite passer le Brevet Professionnel de moniteur Voile. Mais la formation Guadeloupe Grand Large a démarré et j’ai eu la chance de l’intégré. Ensuite j’ai été sélectionné pour participer à l’AG2R 2014 avec François Guibourdin. Une première transat exceptionnelle car nous avons terminé 9e sur 15 inscrits au départ. Puis en juin 2014, j’ai été sélectionné pour représenter Guadeloupe Grand Large sur la Route du Rhum 2014. Une édition difficile de par les conditions climatiques les premiers jours de course. Après un joli départ, des avaries m’ont contraint à un arrêt en Espagne pour réparation. En 2015 j’ai pu suivre le circuit Figaro dans son intégralité aux cotés d’Arthur.

Quel est l’élément déclencheur qui vous a amené à faire le choix de devenir marin ?

AP: La Guadeloupe. À mon arrivé en 2009, j’ai découvert le milieu du nautisme grâce à mon oncle qui a pour autre particularité, d’être un redoutable régatier. Et comment ne pas tomber sous les charmes de « l’île aux belles eaux » sublime terrain de jeu avec ses conditions de navigation rêvé. Lors de la Route du Rhum 2010 j’ai eu l’opportunité de vivre les coulisses de la plus prestigieuse transatlantique. Le déclic!

NT : Devenir acteur du monde nautique a toujours été une évidence pour moi. La voie du Skipper de course au large s’est vraiment concrétisée avec la mise en place du projet Guadeloupe Grand Large.

Quel est votre lien à la Guadeloupe et aux Saintes ?

AP: Grâce à Guadeloupe Grand Large et nos navigations aux 4 coins de l’archipel, j’ai pu découvrir la richesse de sa culture, de ses habitants et de sa nature. Et ayant habité à Petit Havre j’y avais trouvé un véritable paradis.

NT : La Guadeloupe et plus particulièrement les Saintes représentent ma terre natale et courir aujourd’hui pour représenter la Guadeloupe en France métropolitaine, est pour moi une chance !

Quels sont vos objectifs sur cette course ?

AP: Faire vibrer nos partenaires, nos amis, nos supporters ! Partager quotidiennement avec vous notre aventure sous tous ses aspects: que ce soit nos joies comme nos moments difficiles, nous aurons désormais la possibilité d’envoyer pendant la course des photos et des vidéos. Nous voulons aussi performer. Le plateau est une fois de plus très relevé avec de redoutables compétiteurs qui ont encore une longueur d’avance. Mais Nico est moi sommes remontés à bloc et ne cessons de réduire cette écart depuis notre arrivé sur le circuit. Concrètement une place dans les 5 premiers constituerait une énorme performance et nous resterions  très satisfaits.

NT : Comme sur toute course auxquelles je participe, l’objectif premier est de la gagner ! Mais nous somme sur un circuit où les meilleurs coureurs au large en solitaire du monde se lient pour former des duos d’une efficacité redoutable. Les chances de victoire pour de jeunes skippers comme nous, sont tout de même assez faibles. Mais comme dans toute course, il demeure un petit facteur chance qui entre en jeu et sera peut-être avec nous. Qui sait ? Avec Arthur, nous nous sommes fixés comme objectif premier dans les 10 et dans les 5 serait vraiment une belle performance !

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Quels sont vos points forts dans la course nautique?

AP: Nous formons un duo complémentaire. Je vois Nico comme un stratège et me vois plus comme un moteur. Notre entente, notre communication à bord est quasi télépathique (il sourit). Nous nous connaissons depuis assez longtemps pour nous passer de mots dans certaines situations mais savons aussi débattre en bonne intelligence lorsqu’il faut accorder nos violons!

NT : Nos points forts dans la course sont à mon sens, notre envie de faire toujours mieux ! Notre motivation pour apprendre et progresser, constituent également un bel atout dans nos manches.

Comment se prépare-t-on pour une course comme l’AG2R ?

AP: Notre métier requiert un panel plutôt large de compétences. Il faut être bon régatier, bon météorologue, avoir des bases solide en mécanique, électricité, informatique et aussi être affûté physiquement et mentalement. C’est sur tous ces aspects que nous avons travaillés. Cela a également facilité depuis notre intégration au mois de janvier dernier, au Pôle Finistère Course au Large de Port-la-Forêt. La voile est un sport mécanique, il nous faut une machine au top. Nous avons donc passé beaucoup de temps à « bichonner » notre bateau.

NT : En effet, en tant que sport mécanique, la préparation de la monture sur laquelle on navigue est un des éléments clé pour la réussite. Mais il y a d’autres points tout aussi importants comme la préparation physique, les cours météorologiques pour décoder le système climatique dans lequel nous allons évoluer sur cette traversé. Et bien sûr, faire un maximum de sorties en mer pour se confronter à une multitude de situations qui pourraient se présenter lors de la course et auxquelles nous devrions faire face !

Quelle est la particularité de cette course ?

AP: La Transat AG2R La Mondiale est une transatlantique en double sur monotype ce qui signifie que les bateaux sont identiques (le Figaro Béneteau 2 est un monocoque de série d’une longueur de 10,10m) ce qui n’est pas le cas de la plupart des courses au large. Cette particularité offre aux skippers un combat à armes égales.

NT : C’est une course où chaque double part avec les mêmes chances de victoire. Les écarts à l’arrivée sont souvent minimes après plus de 20 jours de mer, parfois quelque secondes ! Les plus grands navigateurs français y ont participé !

Quelles sont les prochaines étapes sur l’année 2016 ?

AP: Après l’AG2R, nous attend un programme chargé. Il y aura le championnat de France de course au large en solitaire (circuit Figaro) qui comprend la Allmer Cup en Manche, la mythique Solitaire du Figaro course à étape (Deauville, Cowes (UK), Paimpol, la Rochelle) et pour finir la Douarnenez-Horta-Dournenez (allez-retour entre la Bretagne et l’archipel des Açores).

NT : Cette course sera peut-être suivie par la course Douarnenez-Horta-Dournenez !

Pourquoi avoir choisi Air Caraïbes comme partenaire ?

AP: Air Caraïbes est LA compagnie des Antilles. Je suis fier de porter les couleurs de votre entreprise et de ses employés qui ont toujours fait preuve d’un grand professionnalisme, d’une disponibilité et d’une bienveillance à tous égards et je les en remercie par ailleurs!

NT : Je me rappelle bien des débuts d’Air Caraïbes. J’étais encore très jeune à l’époque, mais avoir avec nous une grande une compagnie qui porte haut et fier les couleurs de la Guadeloupe et des Outremers est une chance sur cette Transat qui rallie par la mer ce que ses pilotes font tous les jours par les airs !

Que recherchez-vous chez un partenaire ?

AP: Au-delà de la confiance qu’un partenaire nous accorde ainsi que la chance de poursuivre des aventures incroyables, l’échange, le partage l’interaction nous grandis et nous enrichis humainement.

NT : Hormis le fait que sans les partenaires, nous ne pourrions vivre et faire vivre cette aventure qui est la course au large, nous recherchons un accompagnement tout au long du projet dans les moments faciles comme dans les épreuves les plus difficiles, à terre comme en mer. Parfois tout roule et du jour au lendemain tout peut basculer. J’ai pu l’expérimenter sur la Route du Rhum 2014 !

Que peut-on vous souhaiter pour la transat AG2R ?

AP: Bon vent!

NT : Souhaitez-nous que les éléments soient favorables et que notre cheval de course « Les Saintes » tienne la route jusqu’à Saint-Barthélemy où nous pourront fêter ensemble une belle performance !

 

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