Extrait de notre magazine de bord Arc-En-Ciel n°70
S’il reste quelques vestiges des indiens Arawaks disparus des Caraïbes, ils se trouvent peut-être dans la candeur que l’on nous réserve à l’arrivée à Saint-Martin.
La piste se trouve si près de la plage que chaque atterrissage se célèbre dans une tornade de sable et de tongs perdues. Les acclamations se font en anglais, en français,
en allemand… Le monde entier réuni sur un rocher, à la limite occidentale des Antilles, fête votre arrivée.
Mix and match
L’île se divise en deux à l’horizontale. D’un côté se trouvent la France et Saint-Martin, de l’autre la Hollande et Sint Maarten. Ici, pas de hautes montagnes ni de forêts tropicales, pas d’hymnes pompeux ou de traditions pesantes. Puisqu’elle ne pouvait avoir une identité innée, Saint-Martin a décidé d’emprunter celle de toutes les autres. Coréens, Ukrainiens, Vénézuéliens et Gallois se retrouvent sous un même pavillon. Les origines importent peu, touristes et commerçants ont comme seul point commun les kilomètres parcourus, et personne ne manque d’histoires à raconter.
Vive la glisse
Non loin, le Causeway Bridge vient d’ouvrir. Il relie enfin Simpson Bay à Marigot, du côté français. En zigzagant sous ses colonnes, Jonathan Marsal nous explique : « la meilleure façon de visiter Saint-Martin c’est d’ici, depuis la mer. » La peau tannée par des années à bourlinguer autour du monde, il s’occupe désormais du Jet Paradise. « L’île n’a pas beaucoup de reliefs, ce qui fait que les fonds qui l’entourent sont relativement peu profonds. En ajoutant un sable fin et le soleil présent toute l’année, on obtient cette eau turquoise et limpide qui fait le charme de l’île. » Situé dans la Marina Port Royal, Jonathan propose des virées en jet-ski sur la côte ouest, protégée des vents en provenance de l’Atlantique.
Road trip
Se déplacer à Saint-Martin n’est pas toujours une expérience aussi agréable qu’un tour en jet ski. Les heures de pointes entraînent souvent des problèmes de trafic. La location de moto ou scooter reste le meilleur moyen de locomotion sur l’île. De nombreuses agences pourvoiront à vos besoins motorisés. Aucune, cependant, ne le fera avec autant de zèle que Super Bikes. Mené par un duo libanais haut en couleur, ils vendent et louent des Harley Davidson à proximité de Cole Bay. Attention toutefois, la possession d’un permis moto est obligatoire pour participer à la fête.
« Saint-Martin, c’est le New
York des Caraïbes »
nous dit Fadi avant de nous saluer au milieu des ombres qui s’allongent. On décompte 120 nationalités différentes sur l’île. Bar à tapas, soirées salsa, restaurants français et casinos américains se côtoient à Simpson Bay. Parmi les nombreux bars des environs, le Sky Beach offre sans aucun doute le cadre le plus original. En terrasse à quarante mètres de haut et avec le sol recouvert de sable fin, il offre un panorama nocturne imprenable sur la baie. Les lumières tamisées et la musique électronique créent une ambiance chic et détendue. Profitez de votre piña colada dans la fraîcheur de l’air atlantique.
Le calme intérieur
La végétation aride de l’île et le climat sec donnent à l’intérieur des terres un aspect écorché. Les roches attendent patiemment que les arbustes les recouvrent. Des moutons et quelques vaches viennent aussi se protéger des rayons du soleil dans les recoins plus calmes de l’île. Depuis les hauteurs du mont Vernon, on croise de temps en temps des marcheurs un peu fatigués, chacun nous explique son périple. « Je suis arrivé il y a dix jours. Je devais repartir aujourd’hui mais je crois que je vais rester encore un peu ! » Stéphane arbore le sourire craquelé de ceux qui ne s’attendent pas au soleil des tropiques.
Lui et son amie vont profiter de la vue, une fois de plus.
Texte : Pierre Leprisé
photos : Alfredo Piola
Consultez le magazine de bord Juillet/Août 2015 : Arc-En-Ciel n°70