Extrait de notre magazine de bord Arc-En-Ciel n°76, Juillet/Août 2016.
Cette plongée au fil de l’eau est un retour aux sources en quelque sorte, puisque le blason de Paris : un navire et sa devise : « Fluctuat nec mergitur » (« est battu par les flots, mais jamais ne sombre ») font référence à la navigation.
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La Seine : la colonne vertébrale de Paris
Le segment de la Seine qui traverse Paris mesure 13 km. Son parcours décrit une belle courbe orientée vers le sud avant de reprendre son cours vers l’ouest. Il découpe la ville entre rive droite et rive gauche et offre certains des plus beaux panoramas urbains au monde. Promenade enchanteresse sur ses berges ou dans son lit après la décrue.
Un des piliers des constructions Parisiennes
La Seine a joué un rôle central dans le développement de la cité. C’est sur ses abords immédiats que Paris s’érige au fil des siècles. Jusqu’au XVIIIe siècle, une activité intense s’y déploie. Outre les livraisons et chargements de marchandises sur les quais, il y a les bateaux-lavoirs, les établissements de bains, les porteurs d’eau, les ateliers d’artisans, les moulins, les tanneries…
Place à l’esthétisme sous l’ère Henri IV
Entre les constructions qui se dressent directement au-dessus des flots et les ponts bâtis, le Parisien de l’époque perd de vue cette belle voie d’eau naturelle. Mais, peu à peu, l’esthétique reprend le dessus : les ponts se débarrassent de leurs maisons et le pont Neuf édifié sous Henri IV en est le premier modèle ; des quais sont aménagés, notamment le mail de l’Arsenal, première promenade plantée encore une fois sous Henri IV.
La Seine, une vitrine architecturale
Avec les Expositions universelles, la Seine devient une vitrine où peuvent se mirer les fantastiques architectures éphémères qu’on leur invente. Certaines d’entre elles eurent finalement la vie sauve et font partie intégrante de l’aura parisienne : la tour Eiffel qui ouvrit le bal du haut de ses 312 mètres en 1889 ; le Grand Palais et sa formidable verrière à faire pâlir d’envie le Crystal Palace de Londres.
L’apparition des bateaux-mouches
Dès 1867, à l’occasion d’une Exposition universelle, les premiers bateaux-mouches font leur apparition. Ils fêteront donc l’année prochaine 150 ans de succès et leur trajet, incontournable qui va de la tour Eiffel à la Cité de la Mode et retour, garde aujourd’hui comme hier tout son potentiel séduction ! Des Japonais aux Chinois, des Russes aux Péruviens, des Australiens aux Suédois, les touristes se délectent de cette lente promenade fluviale.
Un peuple de « pénichards »
Quelques Parisiens ont choisi de s’installer sur l’eau. En l’Île-de-France, on compterait environ 1 600 bateaux-logements amarrés, dont 80 à Paris intra-muros accostés le long des plus beaux sites parisiens ! Un privilège rare tant les places sont comptées et la liste d’attente longue. Heureusement, pour le commun des mortels, de nombreux établissements ouverts au public permettent de goûter un tant soit peu aux joies fluviales et nocturnes.
À chacun sa Seine !
Il y a les joggeurs qui courent sur ses berges, écouteurs dans les oreilles et souffle court, les peintres du dimanche ou professionnels comme Philippe Bucher qui plantent leur chevalet et captent ses humeurs changeantes au fil du pinceau, les jeunes qui grignotent sur ses ponts, les touristes qui voguent sur ses flots et la foule des Parisiens qui la côtoie sans y prendre garde… sauf quand les crues la rappellent à leurs souvenirs ! Du haut du pont de l’Alma touristes et parisiens observent la montée des eaux sur le Zouave.
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